Revendications

Pride de Nuit 
20 juin 2024, Bruxelles


Contre la récupération de nos vécus, contre l'homonationalisme transphobe et raciste : Riposte Anarcho Queer TPG !  

Vous vous imaginez bien qu'on ne va pas se contenter des parcs bruxellois, nous voulons et avons aussi le besoin d'affirmer et visibiliser nos corps, nos identités et nos luttes dans la rue.

On ne laissera pas non plus l'extrême droite arriver au pouvoir sans se mobiliser.

À la suite du rassemblement organisé au parc Duden le 18 mai dernier, nous vous invitons à une manifestation au départ de la place Albertine à Bruxelles, à 19h30, le jeudi 20 juin prochain. Cette marche est déclarée et autorisée.

Concernant l'accessibilité, nous organisons en queue de manif, un cortège plus calme et revendicatif des luttes handi. Nous assurerons la présence de street medics et de la distribution de matériel de réduction des risques. Nous vous partagerons les détails du parcours très prochainement.

Cette marche est pour nous l'occasion de commémorer nos adelphes tué.e.s pour leur différences. David Polfliet, Nathalie Maillet et Ann Lawrence Durviaux, Eunice Osayande, Ihsane Jarfi, Jacques Kotnik, Jean-Pierre Francois et toutes les autres victimes de l'hétéro CIS-tème, et en particulier les personnes marginalisées, trans, travailleuses du sexe, sans papiers, si facilement oubliées et reléguées à la rubrique faits divers. C'est aussi rappeler les génocides en cours en Palestine, au Congo, au Kivu et au Soudan.

Nous refusons l'instrumentalisation de nos conditions pour servir un agenda raciste et islamophobe. Nos luttes n'ont de sens que si elles luttent pour les droits et la libération de chaque population oppressée.  C'est pourquoi le cortège de tête de cette manifestation sera en soutien au peuple palestinien avec nos adelphes du collectif Brussels for Palestine.

Nous ne souhaitons la présence d'aucun parti politique et d'aucune association. 

Des photographes internes à l'organisation immortaliseront notre flamboyance et s'assureront d'anonymiser chaque personne. Merci donc de ne prendre aucune photo.

Soyons fièr·es, VNR, sans frontières ! Revendiquons nos identités et nos solidarités !  

Prise de Parole pour le rassemblement antifascistes  
08 juin 2024 Bruxelles

Nous prenons la parole aujourd'hui en tant que membres du collectif Riposte Anarcho Queer TPG:  certain.e.s d'entre vous ont peut-être déjà entendu parler de nous via la pride VNR qu'on a organisée fin mai dernier. Nous sommes ici car il est indispensable de s'organiser pour mener une lutte queer anarchiste radicale, anti-raciste et révolutionnaire à Bruxelles, et plus largement en Belgique. Ici, on a vu le queer être vidé de sa substance politique par un hétéro CIS-tème libéral voulant nous cantonner à des espaces et discours conformistes, trendy, superficiels, et surtout à une passivité totale face à l'extrême droite.  

Nous savons que c'est là une technique d'extrême-droite que de désigner une population comme une menace pour instaurer un climat de peur et gagner du terrain en prétendant être la "solution" aux "dangers" qu'elle a elle-même inventés. Aujourd'hui, c'est la transidentité qui est désignée comme nouveau fléau sociétal, une menace à combattre! Les paniques morales lgbtphobes, en l'occurrence transmisogynes et transphobes, se diffusent de manière exponentielle dans les paysages médiatiques et politiques Belge et plus généralement Européens . Les idées et politiques nauséabondes anti-trans Etats-uniennes, déjà mortifères en elles-mêmes, sont également un cheval de Troie pour des attaques plus larges contre les droits reproducteurs et à disposer de son corps. La fascisation du climat politique global accompagne la progression d'un agenda conservateur s'attaquant directement aux droits des personnes LGBTQIA+ avec déjà des conséquences concrètes. 

  •  les lois littéralement anti-trans et anti-gay qui menacent aujourd'hui concrètement les vies des queers vivant aux USA. Tout cela étant la conséquence directe des exacts mêmes discours que ceux que l'on entend en France et en Belgique aujourd'hui.
  •  Italie avec les attaques législatives envers les mères lesbiennes au lendemain de l'élection de Meloni 
  •  en Hongrie, où on désigne actuellement la communauté LGBT comme "les ennemis intérieurs" et où l'on observe une traque des symboles et représentations queers 
  •  Russie où il est actuellement illégal d'être LGBT ou même de mentionner notre simple existence. 

Nous dénonçons aussi l'instrumentalisation de nos identités pour servir un agenda raciste, et appelons à lutter contre l'homonationalisme grandissant. L'homonationalisme est l'utilisation de la lutte "LGB" pour propager ses idées racistes dans notre société. Presque littéralement « nos homos d'abord ». et ne 'soutiennent' que l’idéal blanc de ce que devrait être un bon homo en niant la réalité de nos multiples identités. Ces discours pullulent dans cette Europe raciste et colonialiste, et permette la propagation de ces rhétoriques mortifères dans des contextes geo-politiques terribles. Le génocide en cours en Palestine n’est pas en reste de l’instrumentalisation des existences LGBT pour légitimer ses idées et actes genocidaires. Queers, nous ne pouvons rester passifs face au génocide en cours en Palestine. La libération queer ne se fera qu’à travers la libération et la lutte pour l’autodétermination des peuples, de la rivière à la mer, et pour toutes les victimes du colonialisme en Kanakie Nouvelle Calédonie et des génocides en cours au Congo, au Kivu et au Soudan.


La lutte révolutionnaire doit être pensée de manière à défendre toutes les minorités, toutes celles et ceux qui galèrent et crèvent de ce climat politique nauséabond: des trans aux sans papiers, des racisé.e.s aux TDS, des handis aux fol.le.s et celles et ceux qui voient leurs populations décimées par des génocides colonialistes que la belgique ne connaît que trop bien. La lutte antifasciste se doit d'accueillir les communautés minorisées de manière concrète.Les luttes queers et antifascistes se rejoignent historiquement en de nombreux points. La raison de notre présence ici aujourd'hui est de rappeler cela : trans, pédé, gouines, nous sommes nombreuxses à nous revendiquer antifascistes, nous nous retrouvons dans nombre de mouvements politiques radicaux, mais toujours sous représenté.e.s. La transphobie, la misogynie et l'homophobie sont des violences auxquelles tout queer antifasciste se confronte encore trop souvent. Une lutte antifasciste ne peut pas se faire sans une intersectionnalité concrète. Plus qu'une minorité ou des tokens, les queers antifascistes doivent être considéré.e.s comme acteurices concrèt.e.s des luttes sociales, et nos expériences et besoins doivent être reconnus. Il est temps de combattre la queerphobie à la hauteur de la violence que nous, trans, pédés, gouines, vivons chaque jour. 

Nous savons que des queers se tiennent dans les rangs des organisations antifascistes, qu'iels soient out ou pas. Nous vous invitons à marquer l'alliance queer antifasciste en nous rejoignant le jeudi 20 juin prochain, pour une pride de nuit radicale au départ de la place Albertine à Bruxelles, à 19h30. Cette marche est déclarée et autorisée. Brussels/Queer 4 Palestine prendra la première place du cortège. Nous souhaitons appuyer la portée anti-raciste et decoloniale de la lutte anarcho-queer TPG, cela particulièrement par le soutien des voix palestiniennes au vu du genocide en cours, où nos adelphes meurent également sous les bombes. Nous  organisons également un cortège CRIP, plus calme et inclusif des personnes handi et de toustes celleux exclu.es des cortèges pensés par et pour des valides.  Nous affirmons que personne ne peut être libre tant que nous ne le sommes pas toustes et que tout le monde doit avoir la possibilité de lutter à nos côtés si iels le souhaitent. 

Contre la récupération de nos vécus, contre l'homonationalisme transphobe et raciste : Nous appelons à la Riposte Anarcho Queer TPG !  



Communiqué Pride VNR 2024 



Lorsque la Belgian Pride crie le slogan "Safe everyday, safe everywhere", nous hurlons à l'hypocrisie de cette grande fête vidée de tout sens politique, en étroite alliance avec la police pour réprimer tout discours s’opposant à leur parade gênante. Nous dénonçons l'absence de revendications précises et de radicalité dans un pays ou l’extrême-droite est normalisée et la lutte contre le ‘wokisme à la flamande’ ainsi que la banalisation de la queerphobie sont grandissantes. Nous refusons que nos vécus soient instrumentalisé.e.s dans le but de nourrir des rhétoriques sexistes, transphobes et racistes qui nous nuisent et nuisent à nos adelphes, que ce soit dans nos milieux ou en dehors.

Contre la récupération de nos vécus et l'homonationalisme transphobe et raciste: Riposte Queer-Anarachiste !

Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas les décès de nos adelphes tué.e.s pour leur différences. David Polfliet, Nathalie Maillet et Ann Lawrence Durviaux, Eunice, Ishane Jarfi et toutes les autres victimes de l'hétéro CIS-tème, et en particulier les personnes marginalisées, trans, travailleuses du sexe, sans papiers, si facilement oubliées et reléguées à la rubrique faits divers. Nul n'est vraiment libre et égal.e tant que nous ne le sommes pas toustes, et jusque-là notre seul objectif sera la destruction de ce système dégueulasse qui nous pourrit la vie avec des paillettes parfois, mais nous ne sommes pas dupes.

A l'approche des élections, nos vécus sont récupérés par les différent partis et utilisées pour diffuser leur idéologie dans notre société. Nous dénonçons toute instrumentalisation et luttons contre l'homonationalisme grandissant. L'homonationalisme, comme se désignent même certains partis, est l'utilisation de la lutte queer pour propager ses idées racistes dans notre société. Presque littéralement « Nos Homo's Avant ». et ne 'soutiennent' que l’idéal blanc de ce que devrait être un bon homo et ignore la réalité de nos multiples identités. La Belgian Pride est la fête des Rainbow Cops, de la Ville de Bruxelles et de son bourgmestre de la fausse gauche raciste, putophobe, classiste et oppressive. Si on n’attend plus rien d’eux, on est quand-même choqué que la banalisation de l’extrême droite arrive à Bruxelles. Nous n'oublions et ne pardonnons pas le meurtre de David Polfliet ; poignardé dans une commune (Beveren) où la NVA et le Vlaams Belang obtiennent la majorité des voix. Nous savons que se souvenir ne suffit pas. Même aujourd’hui, nous devons lutter pour nos droits et ni les Rainbow Cops, ni l'Homonationalisme ne nous protégeront.

Les retours en arrière concernant nos droits et notre securité ne se limitent pas à la Belgique, on peut voir une montée globale du fascisme et de la transphobie dans le monde entier. Aux Etats-Unis de plus en plus de lois sont passées qui mettent les personnes transgenres, surtout les enfants transgenres, en danger, en limitant l'acces aux transitions médicales et en les démonisant et ostracisant. Bientôt aussi en France des lois transphobes risquent d'être adoptées en cause de personnalités publiques avec des opinions abjectes qui reçoivent de plus en plus d'attention médiatique, et attisent des paniques morales aussi absurdes que dangereuses tout en se faisant recevoir en grandes pompes par des ministres véreuses et sans scrupules. Et à Bruxelles, on autorise la tenue de conférences prônant les thérapies de conversion pour les enfants et les scénarios complotistes anti-trans, tout cela dans un lieu notoirement islamophobe, et protégé par la même police qui prétend avoir sa place dans notre Pride! La montée des violences transphobes que nos voyons surgir dans différents endroits du monde est directement en lien avec celle de l'extrême droite, un problème auquel le monde entier fait face. La transphobie, homophobie et queerphobie viennent rarement tout seul mais sont souvent accompagnées de propos racistes, islamophobes et antisémites. Nous refusons l'instrumentalisation de nos conditions pour servir un agenda raciste et islamophobe. Nos luttes n'ont de sens que si elles luttent pour les droits et la libération de chaque population oppressée. Nous exigeons un cessez le feu immédiat mais également des sanctions pour tous les criminels de guerre impliqués d'Israël aux grandes puissances mondiales actrices de ce massacre. Queers anarchistes pour la libération de la Palestine!




Colonialisme & Homonationalisme

Nous dénonçons le racisme qui gangrène le système belge, ainsi que son  colonialisme qui fait violence aux personnes racisées en Belgique. Nous refusons de nier l'implication de la suprématie blanche et de son pouvoir colonial dans l'implémentation de lois homophobes et transphobes dans les anciennes colonies, qui criminalisent encore aujourd'hui les personnes racisées dans ces pays. 

Nous dénonçons toute instrumentalisation de nos identités et luttons contre l'homonationalisme grandissant. L'homonationalisme, comme se désignent même certains partis politiques, est l'utilisation de la lutte queer pour propager ses idées racistes dans notre société. Presque littéralement « Nos Homo's Avant ». et ne 'soutiennent' que l’idéal blanc de ce que devrait être un bon homo et ignore la réalité de nos multiples identités. Si on n’attend plus rien d’eux, on est quand-même choqué que la banalisation de l’extrême droite arrive à Bruxelles. Nous n'oublions et ne pardonnons pas le meurtre de David Polfliet ; poignardé dans une commune (Beveren) où la NVA et le Vlaams Belang obtiennent une majorité des voix. Nous savons que se souvenir ne suffit pas. Même aujourd’hui, nous devons lutter pour nos droits et contre l'homonationalisme  qui ne nous protège pas.

L'homonationalisme c'est aussi l'histoire de Richard N., qui est un réfugié Camerounais resté enfermé dans un centre fermé et menacé d'expulsion malgré le fait que sa vie soit en danger à cause de son orientation sexuelle. Son orientation sexuelle étant illégale au Cameroun, l'Etat refuse de lui fournir le certificat de célibat, nécessaire à l'union avec son compagnon. Il a ensuite été arrêté et détenu en  centre fermé en mars 2023. Ce n'est que par la lutte d'entre autres le collectif Susu que Richard a été libéré ! 

Nous refusons l'instrumentalisation de nos conditions pour servir un agenda raciste et islamophobe. Nos luttes n'ont de sens que si elles luttent pour les droits et la libération de chaque population oppressée. Nous exigeons un cessez le feu immédiat en Palestine, une ouverture des frontières à Gaza, la libération de tous les otages, mais également des sanctions pour tous les criminels de guerre impliqués d'Israël aux grandes puissances mondiales actrices et complices de ce génocide. 

Queers anarchistes pour la libération de tous les peuples colonisés et pour la paix dans le monde entier ! On n'oublie pas les génocides au Kivu et au Soudan: Solidarité avec le peuple Congolais et Soudanais pillé·es pour nos ressources primaires. 



Meurtres Queerphobes 

Aujourd'hui la Belgian Pride défilera avec les rainbowcops en se revandicant héritiers de Stonewall, pendant que nos adelphes sont discriminé.e.s, tabassé.e.s ou tué.e.s. A l'heure ou la Belgian Pride crie 'Safe Everywhere Everyday’, en Flandres l’anti-wokisme et l’homonationalisme font rage et à Bruxelles des conférences transphobes, islamophobes et antisémites sont organisées sans gêne. Le meurtre de David Polfliet le 6 mars 2021 à Beveren n’est ni un fait divers, ni un cas unique ! Il est précédé par les assassinats d’ Ihsane Jarfi et Jacques Kotnik en 2012, à Liège. Eunice Osayande, travailleuse du sexe assassinée ici à Bruxelles le 5 juin 2018. Mbaye Wade le 17 septembre 2020 à liège. Nathalie Maillet et Anne-Lawrance Durviaux victimes d'un double féminicide lesbophobe le 14 aout 2021 à Gouvy. Et nous n'oublions pas Jean-Pierre François assassiné chez lui la nuit du 31 décembre 2021. Nous sommes ici aujourd'hui en mémoire de toutes les autres victimes de l'hétéro CIS-tème, et en particulier en mémoire des  personnes marginalisées, trans, travailleuses du sexe et/ou sans papiers, si facilement oubliées et reléguées à la rubrique faits divers. Ces meurtres sont la conséquence de la normalisation du discours d’extrême-droite et de la banalisation de l’homophobie et la transphobie grandissante en Belgique.   Chaque décès trans est un meurtre dont nos sociétés sont complices. Nos gouvernements ont du sang sur les mains ; nos dirigeants, nos institutions et nos sociétés sont transphobes et la transphobie tue. Depuis le 1e janvier 2024, 115 décès de personnes trans ont été recensés, majoritairement des femmes trans racisées. Nombreuses victimes étaient des travailleuses du sexe et en Europe, les assassinats concernent majoritairement les personnes trans migrantes. La vaste majorité de ces décès sont des meurtres, le reste des suicides, toujours à cause de la transphobie.  Ces retours en arrière concernant nos droits et notre sécurité ne se limitent pas à la Belgique, on peut voir une montée globale du fascisme et de la transphobie dans le monde entier. Les propos et action transphobes que nous voyons surgir dans differents endroits du monde sont en lien avec la montée de l'extrême droite. La transphobie, homophobie et queerphobie viennent rarement tout seul mais sont souvent accompagnées de propos racistes, islamophobes et antisemites.  Nous savons que se souvenir ne suffit pas. Aujourd’hui encore, nous devons nous réapproprier l'espace publique et lutter pour nos droits. La Belgique reconnait l'homophobie comme crime depuis 2012, pourtant Ihsane, Jacques et Mbaye ne sont pas les seules victimes et nous demandons justice pour David, Nathalie, jean-Pierre et Ann-Lawrence et toustes nos adelphes tué.e.s pour leur différences.  



Travailleur.euses Du Sexe 

Depuis mars 2022, les institutions politiques belges brandissent la décriminalisation du travail du sexe comme un étendard qui pourrait masquer des décennies de politiques austères et de stigmatisation des personnes TDS. Nous saluons l'écoute de certain.e.x.s individu.es politique qui défendent officiellement nos propositions de législation, iels sont peu (et) au sein de ces même partis politiques qui perpétuent les violences institutionnelles constantes. La précarisation de nos adelphes TDS est toujours plus grande et la médiocrité de leur condition de travail, toujours présente. La relégation des travailleur-euses du sexe dans les quartiers les plus éloignés de la Bruxelles des bourgeois est un déni total des réalités des personnes exerçant le TDS, souvent en précarité de titre de séjour, avec des accès limités aux soins de santé et de justice sociale. Ces politiques de gentrification participe encore et toujours à un système stigmatisant et oppressif envers les TDS.Plus généralement, les politiques antisociales contre le droit du travail, le droit au chômage, le droit à la retraite, les aides au logement, l’assurance maladie, les lois immigration, etc touchent davantage les travailleureuses du sexe. De plus La politique d’immigration menée par l'Etat Belge et plus largement l'Europe, précarise encore plus les TDS migrantes y compris les victimes de traite et empêche des régularisations pourtant essentielles à la survie de nos adelphes. La décriminalisation du travail du sexe ne suffit pas à effacer les décennies de stigmatisation du travail du sexe. Nous ne voulons pas que cette sortie du code pénal soit un prétexte pour nous effacer, nous sortir de nos  quartiers pour "les nettoyer" -comme le projet du Théâtre des Variétés dans le quartier d'Alhambra, qui ne s'en cache même plus- et ériger un contrôle moral et financier sur nos existences.  D'ailleurs cette mesure semble davantage favoriser une chasse aux putes les plus vulnérables, et nous refusons d’accepter une telle ineptie. 

Le Parlement belge a voté une nouvelle loi le 3 mai 2024 sur le travail dans le secteur du sexe. Travailler sous contrat et, donc, avoir accès à la sécurité sociale (pension, soins de santé, chômage,...) est désormais rendu possible. La loi prévoit des protections et des droits du travail supplémentaires pour les travailleur-euses du sexe, tout en imposant des conditions à l'accès au métier d'employeur·euse.

Cette loi est un grand pas en avant, mais elle comporte aussi des risques.C'est une avancée pour la plupart des TDS mais restons vigilent.e.x.s pour celleux que ce cadre n'inclue pas, principalement les travailleur.euses sans papier ou en situation irrégulière.La clarté de la nouvelle réglementation pourrait aussi être utilisée pour réduire ou éliminer le travail du sexe. On voit déjà certaines municipalités se cacher derrière les mots « sécurité » et « hygiène » pour promulguer des règlements locaux très stricts qui rendent le travail du sexe presque impossible sur leur territoire.

Comment les travailleur-euses du sexe sans statut ou sans résidence légale seront-iels traité-es à l'avenir ?

Nous refusons l'instrumentalisation de la lutte TDS, la fausse idée de "sécurisation des espaces" qui sert de prétexte à encore plus de racisme, de toxicophobie, de judiciarisation des personnes sans-papiers, de la part de la même police qui refuse les dépôts de plainte quand un ou une adelphe TDS subi une agression.Nous refusons la complaisance des institutions, associations, et autres nouveaux riches qui viennent dicter leurs lois dans les quartiers qu'ils gentrifient, jettant des seaux d'eau et des insultes aux visages des travailleureuses du quartier.La décrim doit s'accompagner d'une lutte contre le capitalisme et le racisme d'Etat. Ce n'est qu'à travers une totale autonomie de nos corps et de notre économie que nous seront libres.




Trans 

Partout à travers le monde, les offensives contre les droits des personnes trans se multiplient, que ça soit aux USA, au Royaume-Uni, en France et ailleurs. Très souvent, ces mouvements conservateurs se revendiquent de la protection de l'enfance et de "la femme" pour avancer et progressivement retirer nos droits.Il serait pourtant vain de limiter nos discriminations et exclusions aux attaques assumées venant de ces mouvements conservateurs, pour ne pas dire d'extrême-droite. Si ces groupes sont bien à l'origine de la vaste majorité des assauts à l'encontre des personnes Trans, on constate également une confusion certaine et des prises de parti hasardeuses à gauche, dans certains mouvements écologistes par exemple.  Les communications politiques de toutes parts cherchant à porter atteinte à nos droits pullulant de manière exponentielle, il devient d'autant plus urgent et indispensable de bâtir des fondations transféministes solides dans nos propres rangs. 

Il n'est plus possible pour des cis, auto-revendiqué.e.s allié.e.s, de se contenter des trois mêmes slogans deux jours par an. Nous n'acceptons plus la passivité Cis et son "inclusivité" performative, leur permettant ainsi de laver leur conscience et accepter sans honte aucune leur propre cissexisme et celui de leurs proches.Les discriminations ne se traduisent pas uniquement par la haine et le rejet, mais aussi par des dynamiques plus insidieuses. Vous ne pouvez hurler "Trans women are women" et vous taire quand la plus grosse campagne belge concernant les IST et MST chez les lesbiennes exclut explicitement dans leurs récits et communications les femmes trans et personnes transféminines lesbiennes. Et ceci en 2024, en limitant les lesbiennes à des vulves qui aiment les vulves. Nous, lesbiennes, valons plus que cette vision étriquée de nos sexualités et de nos corps.

Vous ne pouvez chanter "Fuck TERFs" quand vous-même perpétuez le même essentialisme, quand vous restez obsédé.e.s par nos assignations de naissances, nos génitalités supposées, quand vous calquez sur nous vos fantasmes de socialisations pré-transition desquelles nous ne pourrions jamais sortir, restant à jamais des "femmes-mais" et des "hommes-mais." 

Vous ne pouvez crier "Trans rights are human rights" et ne nous voir à la fois comme des choses fragiles et comme des agresseuses , infantilisant nos voix et dénigrant nos demandes et revendications. Il est temps d'accepter les voix trans qui vous confrontent à votre privilège et vos biais Cis. Si le discours trans que vous partagez ne remet rien en question chez vous en vous disant que finalement, le transphobe, c'est l'autre : le monstre! Alors peut-être que celui-ci ne va pas assez loin. Et c'est que VOUS devriez chercher plus loin.

Le monstre Cis transphobe est en chacun de vous, Cis hétéro, Cis pédé, cis gouine, cis queer et j'en passe. Il serait temps de le combattre à la hauteur de la violence que nous, TRANS, vivons chaque jour. Car nous ne voulons plus de votre inclusion, nous ne demandons pas de votre permission pour vivre dans NOS lieux, nous n'avons pas besoin d'astérisques ni d'acronymes incompréhensibles et performatifs. Nous ne voulons plus de vos discours de façade sans remise en cause de vos propres (in)actions, d'être considéré.e.s comme vos expériences sexuelles, vos in-between, vos meilleur.e.s-des-deux-mondes. Nous n'acceptons pas la fétichisation constante des CIS, hétéro ou queer !

Nous refusons de servir encore de tokens pour vos partis, vos orgas et d'être jeté.e.s comme des vulgaires déchets quand nous devenons trop dérangeant.e.s pour vous.Ce que nous voulons de vous, c'est une aide concrète, et quelle meilleure aide que celle qui a toujours montré son efficacité : du support et des sous pour nos transitions. Des sous pour nos changements d'état civil, des sous pour nos hormones, pour nos opés, des sous pour nos épilations. Et ceci sans que des cis aient le moindre avis à donner, même ceux et celles persuadé.e.s d'agir pour notre bien. Dans un moment où le mouvement anti-trans international milite sans arrêt pour empêcher nos transitions, en commençant par nos plus jeunes, il n'y a pas de geste plus fort et révolutionnaire que de militer activement et à nos côtés pour la gratuité totale et sans conditions de nos transitions !


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